Je m’y replonge aussitôt et je pense à toutes ces couleurs, ces odeurs et ces saveurs qui ont brodé nos vies, au bord de la Mekerra.
C’est pourquoi je voudrais remercier les amis qui nous font partager leur retour au pays natal, grâce à leurs photos nous pouvons retrouver une parcelle- témoin de ce qui nous semble avoir été une autre vie : une rue connue, une maison, un appartement, des lieux de loisirs, de rencontres sportives…, merci aussi à ceux qui mettent en commun documents et photos qu’ils ont eu la chance de pouvoir conserver, comme par exemple les fans du SCBA ou les amis de la Légion à laquelle nombre d’entre nous doivent leur salut.

Lors de l’émission sur la 3, j’ai été interpellée par un reproche que faisait une jeune femme à ses parents : à savoir qu’ils ne lui parlaient jamais de leur vie en Algérie et que cela lui manquait.
Tournez la page
Accueil / Index Ecritures / Index thématique / page suivante / Ecrire à Claire Ecsedy
Claire Ecsedy : il était une fois, page 1
Souvenirs d'Algérie
Ya’sta, l’abuela va à nouveau nous raconter les belles histoires de « là-bas »…dis, que suerte !
L’abuela, c’est moi…mais aujourd’hui, je ne vais pas conter d’histoires.
Les fêtes approchent…le petit Jésus (comme on le disait) va bientôt passer pour les enfants et la nostalgie s’installe à pas feutrés dans mon cœur. Alors, je m’évade vers les rives de notre Mekerra. Je sursaute car le téléphone sonne, au bout du fil c’est ma fille : « Maman, mets vite la 3, il y a une émission sur l’Algérie ! » Je me demande ce que nous, Pieds-Noirs, allons encore prendre ! Ca n’a donc pas suffi d’être restés « cacareando sin plumas », il y a plus de 40 ans !
J’allume quand même la télé et, là, j’assiste en pleurs à un extraordinaire reportage avec des témoignages très pudiques de compatriotes aussi déracinés que nous… mais tellement vrais dans l’expression hésitante de ce que nous ressentons, sans pouvoir le dire. La rancœur s’est un peu estompée maintenant, le cœur ne prend pas une ride quand il nous reste de si beaux souvenirs.